Elisabeth Borne – « Osez, créez ! »
Elisabeth Borne – « Osez, créez ! »
A l’occasion du salon Autonomy 2018, et juste avant la publication de la Loi d’Orientation sur les Mobilités (LOM), la ministre des transports, Elisabeth Borne, et le Secrétaire d’Etat chargé du numérique, Mounir Mahjoubi, ont tenu le premier Comité Stratégique sur les données et la MaaS (Mobility as a Service).
La LOM, qui a été soumis au Conseil des Ministres en novembre 2018, décrit notamment les conditions de mise en place de l’Open Data dans le domaine des transports. L’objectif affiché par madame la ministre est « d’être certain que l’Open Data permette réellement le développement de services pour les citoyens en 2021 ». Elisabeth Borne a présenté le comité stratégique « Données – Maas » comme une initiative commune qui rassemble : les associations d’élus, les représentants de services de mobilité (autorités organisatrices, exploitants, services de covoiturage, libre-service…), les utilisateurs de la donnée et autres acteurs concernés.
Ce groupe de travail et de sensibilisation sera amené à réfléchir aux sujets clés comme la standardisation des données, l’amélioration des solutions pour des personnes à mobilité réduite (PMR) et la mise en place du ticket multimodal pour faire de la mobilité un service (MaaS).
« Osez, créez ! Nos citoyens ont besoins de vos solutions » a encouragé Elisabeth Borne : « nous sommes plus forts ensemble ».
Selon la LOM, les données dites « fixes » (arrêts, horaires prévus, distances, accessibilité PMR) et les données « en temps réel » (horaires réels, perturbations de trafic, disponibilités de vélos…) seront accessibles pour tous, dans des formats standardisés.
Cette mise à disposition se fera en deux phases :
- d’ici fin 2019 : dans toutes les grandes villes et les lignes Trans-Europe
- en 2021 : sur toute la France
Elisabeth Borne a également profité du salon Autonomy 2018 pour présenter de manière globale ses projets de mobilité pour toute la France.
Elle a réaffirmé son ambition, sa mission : « fournir des solutions innovantes aux citoyens ». Elle a également insisté sur l’importance de l’innovation pour réussir ce qu’elle appelle notre challenge commun : « Le challenge d’une mobilité pour tous. Une mobilité qui restaure la cohésion territoriale, donne accès aux services vitaux et à l’emploi. Une mobilité qui intègre les problématiques environnementale et climatique.»
Les questions de l’autopartage, des véhicules autonomes et la connectivité de la mobilité font partie intégrante de son projet.
D’après Elisabeth Borne, le gouvernement doit jouer un rôle de facilitateur et de catalyseur pour la mobilité de demain. Elle compte sur son initiative French Mobility – une communauté ouverte, basée sur la co-création – lancée en juin 2018 pour « accompagner les porteurs de projets, les diriger vers les bonnes personnes, et les aider à surmonter les obstacles réglementaires éventuels ».
French Mobility a mis en place un appel à projets «Territoires d’expérimentation de nouvelles mobilités durables», qui a pour objectif d’ouvrir la voie à de nouvelles législations ou dérogations.
« Un cas classique de dérogations est le cas des voitures autonomes. Nous avons déjà mis en place un cadre structurel qui sera à approfondir par la suite », a expliqué Elisabeth Borne. « Mais, nous souhaitons aussi simplifier certaines réglementations qui peuvent entraver l’innovation, comme celle sur les marchés publics », a-t-elle ajouté.
Le gouvernement souhaite également accompagner les projets qui peuvent apporter de nouveaux services de transports durables aux différentes régions de France. Actuellement, 26 projets ont été sélectionnés suite à l’appel à projets French Mobility-Territoires. Ces projets couvrent différentes problématiques comme la logistique du dernier kilomètre, la mise en place d’une mobilité partagée, le développement de l’intermodalité dans les zones rurales et le développement de services adaptés pour des usages spécifiques (stage, télétravail, réinsertion…).
«Je veux être très claire : l’innovation ne doit pas être le privilège des grandes agglomérations, elle est une réponse aux besoins de nombreuses zones rurales et périurbaines », a affirmé Elisabeth Borne.
Maintenant que les projets French Mobility ont été identifiés, le challenge suivant est celui de leur industrialisation. Un challenge qui, d’après Elisabeth Borne, concerne toutes les régions de France « qui doivent s’assurer que l’innovation serve le plus de monde possible » et s’adresse aux entreprises – « comment créer des leaders dans ces nouveaux marchés ? » – dans une logique de réduction des coûts.
« En tant que plateforme collaborative, French Mobility doit permettre à tous les territoires et tous leurs acteurs de bénéficier des retours d’expériences des autres régions, afin d’utiliser des solutions qui auront prouvé leur efficacité », a détaillé Elisabeth Borne.
En priorité également pour la ministre des transports, la question fondamentale de l’innovation au sein des marchés publics : « ils ne doivent pas être oubliés dans cette révolution imminente », a-t-elle alerté.
Autre priorité pour Elisabeth Borne : la mise en place d’un cadre législatif adapté, qui clarifiera les règles pour tous les nouveaux modes de transports. L’objectif est d’assurer leur développement tout en maîtrisant leur impact. « Ce cadre devra être favorable à l’innovation et la consolidation de nouveaux business models », a conclu la ministre des transports.