Des innovations viendront rapidement bousculer la mobilité ou l’immobilité…

Par définition, il est impossible de prédire les innovations de rupture qui viendront bouleverser la mobilité dans le futur. On peut toutefois déjà imaginer quelques champs d’innovation.

Certaines technologies pourraient par exemple révolutionner la mobilité grande distance, à l’instar des promesses d’avions à propulsion ionique ou d’hyperloop. On pourrait aussi explorer de nouveaux horizons : sous-terre (comme l’envisage Elon Musk) ou dans la stratosphère (cf. projet SolarStratos). On s’interroge également sur le potentiel de développement de la mobilité aérienne de proximité, dans les villes et/ou ses abords, avec la mise sur le marché de robots-taxis aériens ou encore de drones-livreurs, alors même que la livraison ultra-rapide de marchandises est en plein essor.

Les innovations doivent être encouragées car au-delà de repousser les frontières technologiques, elles permettent de s’interroger plus largement sur la mobilité de demain et après-demain :

• Ces innovations changent-elles les modes de pensée ? Ouvrent-elles de nouveaux horizons aux chercheurs et entrepreneurs ?
• Les technologies explorées représenteront-elles à terme une avancée pour la mobilité du plus grand nombre ?
• Apportent-elles un progrès sur le plan environnemental : quelle est l’énergie dépensée au km par kg transporté ? Quel rapport entre le poids du contenant déplacé et le poids du contenu transporté ? Quelle empreinte au sol ? Quels sont les autres impacts environnementaux, ici ou ailleurs ?

Enfin, en parallèle de la mobilité, d’autres technologies pourraient a contrario aider à limiter les besoins de déplacement ou les décaler dans le temps.

C’est déjà le cas du télétravail, chez soi ou dans un espace de co-working de proximité, expérimenté à grande échelle depuis la pandémie de Covid19. Si le recours au télétravail semble contribuer à lisser les pics de transport, il a également pour effet l’éloignement des lieux de résidence. En France, la pression immobilière a déjà basculé en 2021 des appartements aux maisons avec un frémissement du marché observé dans les villes moyennes^(a). Le même phénomène a été constaté dès la fin 2020 au profit de la périphérie de Montréal^(b). D’ailleurs, les opérateurs de transport ne s’y trompent pas, développant des offres pour ces télétravailleurs longue distance^(c).

Demain, la réalité virtuelle ou la réalité augmentée vont-elles permettre de se réunir encore plus souvent à distance de façon satisfaisante et à un coût environnemental acceptable allant même jusqu’à quasiment supprimer les trajets domicile-travail pour les métiers compatibles ? La ville du quart d’heure^(d), que chacun appelle de ses voeux, va-t-elle permettre de développer massivement les mobilités douces ?

Du côté de la mobilité des biens, l’impression numérique par exemple va-telle limiter le transport des marchandises au profit de celle des matières brutes ?

Notes :

^a https://futuramobility.org/fr/impact-de-la-crise-sanitaire-sur-le-lieu-de-vie-exode-ou-statu-quo/

^b https://www.lapresse.ca/affaires/2021-03-18/exode-vers-la-banlieue/les-departs-ont-bondi-de-33-pendant-la-pandemie.php

^c https://www.service-public.fr/particuliers/actualites/A14954

^d https://futuramobility.org/fr/exploration-de-la-mobilite-et-des-territoires/