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Xavier Corouge : autopartage – octobre 2019

Par : Lesley Brown 5 novembre 2019 no comments

Xavier Corouge : autopartage – octobre 2019

En octobre 2019, Futura-Mobility a rencontré Xavier Corouge, Directeur de l’Urban Mobility Business Unit chez Europcar Mobility Group, pour discuter de l’autopartage en boucle et de son intégration dans les nouvelles pratiques de mobilité. 

 

 

Futura-Mobility : Quels sont les points forts de l’autopartage ?

Xavier Corouge : Prenons le cas de la Mairie de Paris, par exemple, et de son service d’autopartage Mobilib dont nous sommes le principal opérateur ; à travers Ubeeqo, la marque d’autopartage de notre Groupe :  nous proposons essentiellement des véhicules plug-in hybrides ou électriques. Donc on n’est pas du tout dans le cadre d’utilisation de véhicules qui ont des émissions de CO2 assez significatives : ce sont plutôt des « green cars ».

Deuxième point : les utilisateurs de l’autopartage sont principalement des personnes qui n’ont pas de voiture personnelle, et qui ont un taux d’utilisation et un nombre de kilomètres parcourus qui sont de l’ordre de 60 % inférieurs à ceux des propriétaires de véhicules. Donc plus on déploie l’autopartage en boucle, plus on réduit les kilomètres parcourus en voiture pour la simple raison que les utilisateurs de ces services utilisent davantage et redécouvrent les joies d’autres modes de déplacement comme la marche à pied, ou les vélos – qui sont aussi parfois en « usage partagé ». Alors qu’un propriétaire de voiture, qui a fait parfois un investissement significatif pour avoir son véhicule, va évidemment l’exploiter au maximum pour « rentabiliser » cet investissement. Il va utiliser cette voiture pour un oui ou pour un non, pour aller acheter une baguette de pain, pour  prendre l’air le week-end.

 

Xavier Corouge au salon Autonomy 2019, Paris

 

FM : Mais finalement, en mode « partagé » ou pas, ça reste de la voiture. Donc en termes de place prise dans la ville, comment l’autopartage change-t-il la donne ?

XC : Ça reste de la voiture, c’est certain. Notre vision de la mobilité en environnement urbain, c’est que la colonne vertébrale de la mobilité doit rester le transport public de masse, essentiellement le ferroviaire. Néanmoins, le ferroviaire ne permet pas de répondre à tous les besoins. Donc à cette colonne vertébrale on va devoir connecter des solutions adaptées à chaque besoin, et en particulier l’autopartage, parmi d’autres solutions. Mais c’est un premier élément de réponse. On aura toujours besoin de la voiture pour certaines connections, pour le dernier kilomètre. Et puis dans des villes moins denses ou de taille moyenne, la voiture reste quand même un besoin nécessaire pour l’usage au quotidien. On ne pourra pas se défaire de son utilisation. Cependant dans ce cadre-là, l’autopartage correspond quand même à une optimisation de l’utilisation de la voiture et contribue à faire diminuer le parc automobile en général.

Globalement pour une voiture en autopartage en boucle mise à disposition sur la voie publique, on diminue le parc automobile de 10 à 20 véhicules individuels. Donc cela a des bénéfices extrêmement importants en termes d’économie d’espace de parking, de congestion, ainsi que des impacts positifs sur les émissions de CO2.

 

 

FM : Comment l’autopartage en boucle correspond-t-il à la « mobilité douce » ?

XC : On ne peut pas dire qu’une solution va répondre à tous les besoins et être LA solution unique pour aller vers les mobilités douces. On passe vraiment d’un modèle qui était centré sur la voiture individuelle à une modèle ou cette voiture individuelle est devenu le problème, et dans laquelle finalement pour chaque besoin va correspondre une solution de mobilité efficace – que ce soit l’autopartage, le vélopartage, la marche à pied, etc. Donc dans ce nouvel écosystème, l’autopartage en boucle constitue un élément fondamental pour contribuer à la mobilité douce.