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Conviction # 4
Conviction # 4
Pour des mobilités douces pour l’utilisateur, douces pour la collectivité, et douces pour la planète
L’urgence climatique nous impose de rationaliser l’énergie dépensée et le poids des matériaux déplacés en fonction du poids de ce qui est transporté. En complément des transports collectifs, il faut donc évidemment privilégier les mobilités douces — comme la marche à pied, le vélo, le vélo cargo, le triporteur, la trottinette ou les mono-roues —, aussi bien pour le transport des personnes que des biens.
Si cette idée fait aujourd’hui consensus, le terme de « doux » ne renvoie pour l’instant qu’à l’impact de ces transports sur l’environnement. Il serait intéressant d’élargir la notion aux individus et à la collectivité. Ceci implique de mettre en place des conditions de sécurité acceptables pour les utilisateurs et ceux qui les entourent et d’adapter les infrastructures et les réglementations. De nombreuses villes dans le monde — pensées autour de la voiture individuelle — n’ont par exemple pas les trottoirs ou les routes adaptés à l’utilisation de trottinettes ou de vélos. Sans parler de l’inadaptation des infrastructures urbaines aux livraisons du dernier kilomètre – colis, courses, matériel, repas… – ou aux besoins des dépanneurs ou des facteurs qui ont besoin de stationner régulièrement tout en transportant un peu de matériel.
Nous en avons fait l’expérience en France, notamment lors de la grève des transports fin 2019 : lorsque ces modes de transports envahissent soudainement des villes inadaptées à leur usage, ils ne sont plus si « doux » que cela pour la sécurité !
Cette grille d’analyse de la mobilité « douce » peut s’appliquer à l’ensemble des modes de déplacement et pas seulement ceux des premiers et derniers kilomètres. Ainsi, le RER peut-il être considéré comme un mode de transport doux ? Et si la réponse est non, qu’est-ce qui manque pour qu’il le devienne ?
Enfin, n’oublions pas que dans de nombreux pays — notamment en Afrique sub-saharienne et dans les pays arabes (en dehors des pays du Golfe et du Liban) —, la marche à pied reste de loin le mode de transport le plus utilisé. Pour les citoyens les plus pauvres de cette région du globe, 75% des trajets quotidiens sont faits à pied (contre 45% pour les plus aisés)(a). Dans ces territoires, l’enjeu est donc de faciliter l’adoption de modes de transport à la fois plus rapides et confortables pour les personnes et respectueux de l’environnement. Autrement dit, il s’agira d’éviter la phase de la voiture-reine en ville et de faire un saut direct vers les modes de transport responsables.
Concernant les moyennes et longues distances, la question des mobilités douces se pose différemment. Pour les premières, souvent intracontinentales, des solutions existent — à commencer par le train — pour tendre vers une mobilité plus vertueuse. En revanche, l’avion représente encore quasiment le seul moyen de se déplacer d’un continent à l’autre. La généralisation soudaine des réunions en visioconférence depuis la crise de la Covid19, et bientôt de la réalité virtuelle, amène à s’interroger sur la pertinence de certains des déplacements longue distance : est-il encore envisageable de faire 3000 km pour une réunion ? Quid du tourisme : comment réduire les déplacements (moins souvent, plus longtemps sur place) tout en maintenant une ouverture sur le monde et la possibilité pour tous de voyager ?
Note :
a D’après une étude de tendance sur les transports en Afrique menée par Engineering for Change et Yamaha Ventures / mai 2018.
https://medium.com/impact-engineered/the-african-commute-city-transport-trends-cf369e5106bd
CHIFFRES CLÉS
75%
des trajets quotidiens réalisés à pied pour les plus pauvres en Afrique sub-saharienne.
+34%
de trottinettes électriques vendues en France en 2020 par rapport à 2019.
70 000 km
d’itinéraires à vélo pour visiter l’Europe.
REGARD D'EXPERTE
Sylvie Caruso Cahn
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NOUVELLE
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Et si demain
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