💡 Paris Air Show 2019 – Les membres de Futura-Mobility « in the air »
💡 Paris Air Show 2019 – Les membres de Futura-Mobility « in the air »
Traduit de l’anglais par JoĂ«lle TourĂ©
Le Groupe ADP, Air Liquide et Safran, tous membres de Futura-Mobility, faisaient partie des plus de 2 000 exposants du Salon International de l’Aéronautique et de l’Espace – Paris Le Bourget de cette année.
Lors d’une confĂ©rence de presse du Groupe ADP, Edward Arkwright, Directeur gĂ©nĂ©ral dĂ©lĂ©guĂ©, a prĂ©sentĂ© les principales rĂ©alisations de l’entreprise au cours de l’annĂ©e Ă©coulĂ©e, ainsi que les prioritĂ©s de dĂ©veloppement et les plans d’investissement Ă venir. Trois start-ups de technologies de mobilitĂ© ont Ă©galement Ă©tĂ© invitĂ©e Ă se prĂ©senter.
En plus de son premier pĂ´le d’innovation, opĂ©rationnel depuis 2017 sur l’aĂ©roport Paris-Charles de Gaulle, le Groupe ADP prĂ©voit d’en ouvrir deux autres, Ă Orly (sud de Paris) et Ă Istanbul. Leur rĂ´le est de « dĂ©velopper un Ă©cosystème puissant pour imaginer et concevoir l’aĂ©roport de demain », selon M. Arkwright.
Depuis 18 mois Ă Paris-Charles de Gaulle, des drones sont utilisĂ©s pour Ă©talonner les systèmes PAPI (Precision Approach Path Indicator), c’est-Ă -dire les feux d’approche de piste. Cette technologie, utilisant l’Ă©quipement d’un drone dĂ©veloppĂ© par la start-up espagnole Canard coĂ»te moins cher, est plus rapide et est plus prĂ©cise que la mĂ©thode traditionnelle Ă nacelles.
« Nos deux prioritĂ©s sont l’aĂ©roport intelligent et la nouvelle mobilitĂ©, et il est important que nous encouragions les deux », a dĂ©clarĂ© M. Arkwright. Pour soutenir cet engagement, le Groupe ADP a prĂ©vu 180 millions d’euros pour son projet « Smart Airport » d’ici Ă 2025. L’objectif de ce projet d’amĂ©liorer l’expĂ©rience des passagers, par exemple, supprimer les obstacles physiques pour crĂ©er un flux continu, augmenter l’efficacitĂ© opĂ©rationnelle.
« L’automatisation, qui a dĂ©jĂ Ă©tĂ© introduite, reprĂ©sente la première pierre de l’Ă©difice », a dĂ©taillĂ© M. Arkwright. « Puis il y a la reconnaissance faciale, avec des essais en cours avec deux sociĂ©tĂ©s, et des projets pour la biomĂ©trie en 2020 ».
Le Groupe ADP compte sur la gestion des donnĂ©es, entre autres solutions, pour optimiser le flux de passagers Ă ses terminaux. « La start-up Xovis a dĂ©ployĂ© 1 700 capteurs dans nos aĂ©roports pour fournir Ă la police et aux Ă©quipes opĂ©rationnelles une quantitĂ© impressionnante d’informations, notamment sur les temps d’attente », a expliquĂ© M. Arkwright. « Pour nous, l’excellence opĂ©rationnelle rĂ©side dans la gestion des flux. »
Pour mieux comprendre encore la façon dont les passagers se dĂ©placent dans les aĂ©roports, le Groupe testera Ă©galement d’autres technologies comme les radars laser et l’analyse vidĂ©o amĂ©liorĂ©e par l’IA.
L’importance des nouvelles mobilitĂ©s
« Nous avons besoin des nouvelles mobilitĂ©s pour faire face Ă la croissance du nombre de passagers dans les annĂ©es Ă venir », a dĂ©clarĂ© M. Arkwright. « Nous avons testĂ© le covoiturage [pour les passagers Ă destination et en provenance des aĂ©roports] mais cela n’a pas Ă©tĂ© un grand succès. A l’automne 2019, ce service sera Ă©tendu Ă l’ensemble de la communautĂ© aĂ©roportuaire. EspĂ©rons que ça fera une diffĂ©rence. »
Les vĂ©hicules autonomes sont Ă©galement Ă l’ordre du jour. « Nous avons dĂ©jĂ testĂ© une navette autonome sur un trajet de 800 mètres », a dĂ©clarĂ© M. Arkwright, ajoutant que cette nouvelle forme de mobilitĂ© pourrait contribuer Ă amĂ©liorer l’accessibilitĂ© et les dĂ©placements dans les terminaux aĂ©roportuaires.
Dans le cadre de cette nouvelle vision de la mobilitĂ©, le Groupe a investi dans Bestmile, le fournisseur de plates-formes de gestion de vĂ©hicules et de services, qu’ils soient autonomes ou non. La start-up suisse a dĂ©veloppĂ© une « plate-forme d’orchestration de flotte pour des services de mobilitĂ©. Selon le directeur Luc Texier, cette solution repose sur deux rĂ©flexions prospectives, Ă savoir :
- que les véhicules autonomes, électriques et partagés sont destinés à remodeler la mobilité ;
- que les fournisseurs de services de mobilité (opérateurs, autorités de transport) devront gérer des flottes hybrides de véhicules autonomes et de véhicules traditionnels qui pourraient bien être des flottes mixtes en termes de marques.
« Ce sont des questions que nous souhaitons traiter», a déclaré M. Texier. « La plate-forme est comme une tour de contrôle pour les véhicules. Elle est techniquement agnostique et conçue pour les services de mobilité à itinéraire fixe ou à la demande. »
Un autre type de nouvelle mobilitĂ©, très prĂ©sente dans le radar du Groupe ADP, sont les engins Ă dĂ©collage et Ă atterrissage vertical (VTOL). Pour prĂ©parer l’avenir, le Groupe travaille actuellement sur deux types de vertiports, agnostiques quant aux technologies.
– un de capacitĂ© moyenne, avec une plate-forme mobile d’environ 50 mètres de diamètre. L’engin VTOL atterrit sur la plateforme puis celle-ci est dĂ©placĂ©e vers les passagers ;
– un deuxième modèle, basĂ© sur le mĂŞme fonctionnement de plate-forme mobile, mais plus performant et aussi plus futuriste.
« Les engins VTOL sont une nouvelle expression de l’activitĂ© aĂ©roportuaire dans le monde », a dĂ©clarĂ© M. Arkwright. « Pour rendre possible ce nouveau type de service, nous venons de dĂ©voiler notre modèle vertiport avec une plateforme mobile. Il sera testĂ© dans 18 mois sur l’un de nos aĂ©rodromes de la rĂ©gion parisienne. »
La start-up de taxis volants, Ascendance Flight Technologies, travaille aux cĂ´tĂ©s du Groupe ADP depuis 17 mois. Les prioritĂ©s portent sur des aspects clĂ©s tels que la certification, les coĂ»ts et la technologie, ainsi que sur l’Ă©tablissement d’un business model.
« En termes de certification, le niveau de fiabilitĂ© requis [pour les taxis volants] est Ă©quivalent Ă celui d’un avion commercial », a dĂ©clarĂ© Jean-Christophe Lambert, son PDG. « En termes de coĂ»ts, les services doivent ĂŞtre abordables pour le plus de personnes possible. »
Sur le plan technologique, les dĂ©fis sont nombreux, comme le perfectionnement de la propulsion Ă©lectrique ou hybride. Il y a Ă©galement la question du contrĂ´le de la circulation aĂ©rienne et de la place de ces nouveaux avions dans le ciel. L’expĂ©rience des passagers, comme par exemple les activitĂ©s de travail/loisirs pendant les vols et les transferts sans rupture, est une autre piste Ă explorer.
Les engins VTOL vont-ils voler pour les JO de Paris 2024 ?
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Investir dans l’avenir
Les prioritĂ©s d’investissement actuelles du Groupe ADP sont la robotique et les drones, les nouvelles mobilitĂ©s et l’aĂ©roport intelligent.
« Nous disposons Ă©galement d’une capacitĂ© d’investissement de dĂ©part grâce Ă notre fonds interne dĂ©diĂ©, ‘ADP Invest’, crĂ©Ă© [en mars 2017] avec 16 millions d’euros », a dĂ©clarĂ© M. Arkwright. « Elle nous offre la possibilitĂ© de prendre des participations minoritaires dans de jeunes entreprises innovantes pour construire une relation Ă long terme » – extrait de l’intervention d’Edward Arkwright chez Futura-Mobility, le 16 fĂ©vrier 2018.
Safran aujourd’hui et demain
Alors qu’il faisait l’Ă©tat des lieux des affaires rĂ©alisĂ©es par Safran pendant le salon, le PDG Philippe Petitcolin a Ă©galement annoncĂ© une campagne de recrutement pour le groupe dans le monde entier : « Nous embaucherons environ 14 000 personnes par an au cours des quatre prochaines annĂ©es, dont entre 3 000 et 4 000 personnes en France. »
Pour accompagner cette expansion, un nouveau centre de formation ouvrira ses portes en septembre 2019 dans l’Essonne, au sud-est de Paris.
L’environnement est une prioritĂ© pour Safran. « Il faut prĂ©ciser que l’aviation commerciale dans son ensemble ne reprĂ©sente que 2,5 % des Ă©missions de CO2 », a dĂ©clarĂ© M. Petitcolin. « C’est dĂ©jĂ beaucoup, mais c’est seulement 2,5% et nous avons des objectifs extrĂŞmement ambitieux pour faire mieux. Notre objectif est de rĂ©duire le niveau d’Ă©missions de 50 % d’ici Ă 2050, comparĂ© Ă 2005. Comme le secteur aĂ©rien est en forte croissance, en termes d’efficacitĂ©, cela signifie qu’en 2050, les avions devront ĂŞtre 90 % moins polluants qu’ils ne l’étaient en 2005. »
Pour atteindre cet objectif, en plus des nouvelles formes de propulsion, notamment Ă©lectrique, et du dĂ©veloppement des biocarburants – « utiliserons-nous de l’hydrogène, d’autres gaz, des produits cryogĂ©niques ? » – le Groupe Safran est conscient que la conception-mĂŞme des avions peut changer. « Je ne suis pas sĂ»r qu’en 2050, nous aurons encore des avions conçus comme un tube avec deux ailes et deux moteurs en dessous, » a dĂ©clarĂ© M. Petitcolin.
Air Liquide dans l’espace
Le Groupe a prĂ©sentĂ© ses solutions innovantes pour l’espace et l’aĂ©rospatiale, telles que l’utilisation de l’hydrogène comme alternative Ă©nergĂ©tique viable pour les avions. Il a Ă©galement prĂ©sentĂ© les nouvelles technologies dĂ©veloppĂ©es pour le futur lanceur Ariane 6, ou pour la propulsion Ă©lectrique des satellites ainsi que des projets liĂ©s Ă l’exploration spatiale.
« Nous sommes prĂ©sents dans l’industrie spatiale depuis plus de 50 ans », a dĂ©clarĂ© Benoit Hilbert, PDG d’Air Liquid Advanced Technologies. « Aujourd’hui, plus de 300 personnes travaillent dans ce segment. Nous avons fourni plus de 700 rĂ©servoirs pour la fusĂ©e europĂ©enne Ariane et nous nous sommes associĂ©s Ă 11 programmes spatiaux. »
Air Liquide participera Ă la mission ExoMars en 2020, en partenariat avec l’Agence spatiale europĂ©enne (ESA) et l’Agence spatiale russe Roscosmos. Cette expĂ©dition consistera Ă envoyer un robot rover sur la planète rouge pour analyser la composition de son sous-sol.


Photo de couverture ©SIAE 2017 – Anthony Guerra/Alex Marc