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💡 Paris Air Show 2019 – Les membres de Futura-Mobility « in the air »

Par : Lesley Brown 15 juillet 2019 no comments

💡 Paris Air Show 2019 – Les membres de Futura-Mobility « in the air »

Traduit de l’anglais par JoĂ«lle TourĂ©

 

Le Groupe ADP, Air Liquide et Safran, tous membres de Futura-Mobility, faisaient partie des plus de 2 000 exposants du Salon International de l’Aéronautique et de l’Espace – Paris Le Bourget de cette année.

 

Lors d’une confĂ©rence de presse du Groupe ADP, Edward Arkwright, Directeur gĂ©nĂ©ral dĂ©lĂ©guĂ©, a prĂ©sentĂ© les principales rĂ©alisations de l’entreprise au cours de l’annĂ©e Ă©coulĂ©e, ainsi que les prioritĂ©s de dĂ©veloppement et les plans d’investissement Ă  venir. Trois start-ups de technologies de mobilitĂ© ont Ă©galement Ă©tĂ© invitĂ©e Ă  se prĂ©senter.

En plus de son premier pĂ´le d’innovation, opĂ©rationnel depuis 2017 sur l’aĂ©roport Paris-Charles de Gaulle, le Groupe ADP prĂ©voit d’en ouvrir deux autres, Ă  Orly (sud de Paris) et Ă  Istanbul. Leur rĂ´le est de « dĂ©velopper un Ă©cosystème puissant pour imaginer et concevoir l’aĂ©roport de demain », selon M. Arkwright.

Depuis 18 mois Ă  Paris-Charles de Gaulle, des drones sont utilisĂ©s pour Ă©talonner les systèmes PAPI (Precision Approach Path Indicator), c’est-Ă -dire les feux d’approche de piste. Cette technologie, utilisant l’Ă©quipement d’un drone dĂ©veloppĂ© par la start-up espagnole Canard coĂ»te moins cher, est plus rapide et est plus prĂ©cise que la mĂ©thode traditionnelle Ă  nacelles.

« Nos deux prioritĂ©s sont l’aĂ©roport intelligent et la nouvelle mobilitĂ©, et il est important que nous encouragions les deux », a dĂ©clarĂ© M. Arkwright. Pour soutenir cet engagement, le Groupe ADP a prĂ©vu 180 millions d’euros pour son projet « Smart Airport » d’ici Ă  2025. L’objectif de ce projet d’amĂ©liorer l’expĂ©rience des passagers, par exemple, supprimer les obstacles physiques pour crĂ©er un flux continu, augmenter l’efficacitĂ© opĂ©rationnelle.

« L’automatisation, qui a dĂ©jĂ  Ă©tĂ© introduite, reprĂ©sente la première pierre de l’Ă©difice », a dĂ©taillĂ© M. Arkwright. « Puis il y a la reconnaissance faciale, avec des essais en cours avec deux sociĂ©tĂ©s, et des projets pour la biomĂ©trie en 2020 ».

Le Groupe ADP compte sur la gestion des donnĂ©es, entre autres solutions, pour optimiser le flux de passagers Ă  ses terminaux. « La start-up Xovis a dĂ©ployĂ© 1 700 capteurs dans nos aĂ©roports pour fournir Ă  la police et aux Ă©quipes opĂ©rationnelles une quantitĂ© impressionnante d’informations, notamment sur les temps d’attente », a expliquĂ© M. Arkwright. « Pour nous, l’excellence opĂ©rationnelle rĂ©side dans la gestion des flux. »

Pour mieux comprendre encore la façon dont les passagers se dĂ©placent dans les aĂ©roports, le Groupe testera Ă©galement d’autres technologies comme les radars laser et l’analyse vidĂ©o amĂ©liorĂ©e par l’IA.

 

L’importance des nouvelles mobilitĂ©s

« Nous avons besoin des nouvelles mobilitĂ©s pour faire face Ă  la croissance du nombre de passagers dans les annĂ©es Ă  venir », a dĂ©clarĂ© M. Arkwright. « Nous avons testĂ© le covoiturage [pour les passagers Ă  destination et en provenance des aĂ©roports] mais cela n’a pas Ă©tĂ© un grand succès. A l’automne 2019, ce service sera Ă©tendu Ă  l’ensemble de la communautĂ© aĂ©roportuaire. EspĂ©rons que ça fera une diffĂ©rence. »

Les vĂ©hicules autonomes sont Ă©galement Ă  l’ordre du jour. « Nous avons dĂ©jĂ  testĂ© une navette autonome sur un trajet de 800 mètres », a dĂ©clarĂ© M. Arkwright, ajoutant que cette nouvelle forme de mobilitĂ© pourrait contribuer Ă  amĂ©liorer l’accessibilitĂ© et les dĂ©placements dans les terminaux aĂ©roportuaires.

Dans le cadre de cette nouvelle vision de la mobilitĂ©, le Groupe a investi dans Bestmile, le fournisseur de plates-formes de gestion de vĂ©hicules et de services, qu’ils soient autonomes ou non. La start-up suisse a dĂ©veloppĂ© une « plate-forme d’orchestration de flotte pour des services de mobilitĂ©. Selon le directeur Luc Texier, cette solution repose sur deux rĂ©flexions prospectives, Ă  savoir :

  • que les vĂ©hicules autonomes, Ă©lectriques et partagĂ©s sont destinĂ©s Ă  remodeler la mobilitĂ© ;
  • que les fournisseurs de services de mobilitĂ© (opĂ©rateurs, autoritĂ©s de transport) devront gĂ©rer des flottes hybrides de vĂ©hicules autonomes et de vĂ©hicules traditionnels qui pourraient bien ĂŞtre des flottes mixtes en termes de marques.

« Ce sont des questions que nous souhaitons traiter», a déclaré M. Texier. « La plate-forme est comme une tour de contrôle pour les véhicules. Elle est techniquement agnostique et conçue pour les services de mobilité à itinéraire fixe ou à la demande. »

Un autre type de nouvelle mobilitĂ©, très prĂ©sente dans le radar du Groupe ADP, sont les engins Ă  dĂ©collage et Ă  atterrissage vertical (VTOL). Pour prĂ©parer l’avenir, le Groupe travaille actuellement sur deux types de vertiports, agnostiques quant aux technologies.

– un de capacitĂ© moyenne, avec une plate-forme mobile d’environ 50 mètres de diamètre. L’engin VTOL atterrit sur la plateforme puis celle-ci est dĂ©placĂ©e vers les passagers ;

– un deuxième modèle, basĂ© sur le mĂŞme fonctionnement de plate-forme mobile, mais plus performant et aussi plus futuriste.

« Les engins VTOL sont une nouvelle expression de l’activitĂ© aĂ©roportuaire dans le monde », a dĂ©clarĂ© M. Arkwright. « Pour rendre possible ce nouveau type de service, nous venons de dĂ©voiler notre modèle vertiport avec une plateforme mobile. Il sera testĂ© dans 18 mois sur l’un de nos aĂ©rodromes de la rĂ©gion parisienne. »

La start-up de taxis volants, Ascendance Flight Technologies, travaille aux cĂ´tĂ©s du Groupe ADP depuis 17 mois. Les prioritĂ©s portent sur des aspects clĂ©s tels que la certification, les coĂ»ts et la technologie, ainsi que sur l’Ă©tablissement d’un business model.

« En termes de certification, le niveau de fiabilitĂ© requis [pour les taxis volants] est Ă©quivalent Ă  celui d’un avion commercial », a dĂ©clarĂ© Jean-Christophe Lambert, son PDG. « En termes de coĂ»ts, les services doivent ĂŞtre abordables pour le plus de personnes possible. »

Sur le plan technologique, les dĂ©fis sont nombreux, comme le perfectionnement de la propulsion Ă©lectrique ou hybride. Il y a Ă©galement la question du contrĂ´le de la circulation aĂ©rienne et de la place de ces nouveaux avions dans le ciel. L’expĂ©rience des passagers, comme par exemple les activitĂ©s de travail/loisirs pendant les vols et les transferts sans rupture, est une autre piste Ă  explorer.

 

Les engins VTOL vont-ils voler pour les JO de Paris 2024 ?

 

Investir dans l’avenir

Les prioritĂ©s d’investissement actuelles du Groupe ADP sont la robotique et les drones, les nouvelles mobilitĂ©s et l’aĂ©roport intelligent.

« Nous disposons Ă©galement d’une capacitĂ© d’investissement de dĂ©part grâce Ă  notre fonds interne dĂ©diĂ©, ‘ADP Invest’, crĂ©Ă© [en mars 2017] avec 16 millions d’euros », a dĂ©clarĂ© M. Arkwright. « Elle nous offre la possibilitĂ© de prendre des participations minoritaires dans de jeunes entreprises innovantes pour construire une relation Ă  long terme » – extrait de l’intervention d’Edward Arkwright chez Futura-Mobility, le 16 fĂ©vrier 2018.

 

Safran aujourd’hui et demain

Alors qu’il faisait l’Ă©tat des lieux des affaires rĂ©alisĂ©es par Safran pendant le salon, le PDG Philippe Petitcolin a Ă©galement annoncĂ© une campagne de recrutement pour le groupe dans le monde entier : « Nous embaucherons environ 14 000 personnes par an au cours des quatre prochaines annĂ©es, dont entre 3 000 et 4 000 personnes en France. »

Pour accompagner cette expansion, un nouveau centre de formation ouvrira ses portes en septembre 2019 dans l’Essonne, au sud-est de Paris.

 

 

L’environnement est une prioritĂ© pour Safran. « Il faut prĂ©ciser que l’aviation commerciale dans son ensemble ne reprĂ©sente que 2,5 % des Ă©missions de CO2 », a dĂ©clarĂ© M. Petitcolin. « C’est dĂ©jĂ  beaucoup, mais c’est seulement 2,5% et nous avons des objectifs extrĂŞmement ambitieux pour faire mieux. Notre objectif est de rĂ©duire le niveau d’Ă©missions de 50 % d’ici Ă  2050, comparĂ© Ă  2005. Comme le secteur aĂ©rien est en forte croissance, en termes d’efficacitĂ©, cela signifie qu’en 2050, les avions devront ĂŞtre 90 % moins polluants qu’ils ne l’étaient en 2005. »

Pour atteindre cet objectif, en plus des nouvelles formes de propulsion, notamment Ă©lectrique, et du dĂ©veloppement des biocarburants – « utiliserons-nous de l’hydrogène, d’autres gaz, des produits cryogĂ©niques ? » – le Groupe Safran est conscient que la conception-mĂŞme des avions peut changer. « Je ne suis pas sĂ»r qu’en 2050, nous aurons encore des avions conçus comme un tube avec deux ailes et deux moteurs en dessous, » a dĂ©clarĂ© M. Petitcolin.

 

Air Liquide dans l’espace

Le Groupe a prĂ©sentĂ© ses solutions innovantes pour l’espace et l’aĂ©rospatiale, telles que l’utilisation de l’hydrogène comme alternative Ă©nergĂ©tique viable pour les avions. Il a Ă©galement prĂ©sentĂ© les nouvelles technologies dĂ©veloppĂ©es pour le futur lanceur Ariane 6, ou pour la propulsion Ă©lectrique des satellites ainsi que des projets liĂ©s Ă  l’exploration spatiale.

« Nous sommes prĂ©sents dans l’industrie spatiale depuis plus de 50 ans », a dĂ©clarĂ© Benoit Hilbert, PDG d’Air Liquid Advanced Technologies. « Aujourd’hui, plus de 300 personnes travaillent dans ce segment. Nous avons fourni plus de 700 rĂ©servoirs pour la fusĂ©e europĂ©enne Ariane et nous nous sommes associĂ©s Ă  11 programmes spatiaux. »

Air Liquide participera Ă  la mission ExoMars en 2020, en partenariat avec l’Agence spatiale europĂ©enne (ESA) et l’Agence spatiale russe Roscosmos. Cette expĂ©dition consistera Ă  envoyer un robot rover sur la planète rouge pour analyser la composition de son sous-sol.

 

Sur le stand d’Air Liquide stand (de gauche à droite) : Joachim Bélanger, Monique Thomachot, Dominique Lecocq et Sébastien Artigny

 

Sur le salon du Bourget (de gauche à droite) : Joëlle Touré, Futura-Mobility; Dominique Lecocq, Air Liquide; Sébastien Couturier, Groupe ADP

 

 

Photo de couverture ©SIAE 2017 – Anthony Guerra/Alex Marc