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đź’ˇ Ifsttar fait le buzz avant le lancement de l’UniversitĂ© Gustave Eiffel

Par : Lesley Brown 5 janvier 2019 no comments

đź’ˇ Ifsttar fait le buzz avant le lancement de l’UniversitĂ© Gustave Eiffel

8 janvier 2019 : la principale annonce de ce dĂ©jeuner de presse, organisĂ© par l’institut de recherche français Ifsttar, est la confirmation que l’UniversitĂ© Gustave Eiffel ouvrira bien ses portes le 1er janvier 2020.

Cette nouvelle structure acadĂ©mique, dĂ©diĂ©e Ă  la ville et Ă  la mobilitĂ©, s’appuie sur les partenaires de l’Ifsttar, l’UniversitĂ© Paris-Est-Marne-la-VallĂ©e et l’école d’ingĂ©nieurs EIVP, l’Ecole d’architecture de la ville & des territoires de Marne-la-VallĂ©e, ENSG et ESIEE Paris. Elle vise Ă  dĂ©cloisonner les universitĂ©s, les grandes Ă©coles et la recherche, tout en prenant des engagements forts en matière d’apprentissage et d’accompagnement des politiques publiques.

« Cette universitĂ© comblera notre dĂ©ficit de formation et concernera tous les niveaux – licence et maĂ®trise, plus d’autres types de diplĂ´mes – dans la perspective de permettre aux diplĂ´mĂ©s de travailler pour les municipalitĂ©s, les centrales d’achat et les entreprises Â», explique HĂ©lène Jacquot-Guimbal, directrice gĂ©nĂ©rale de l’Ifsttar. « Une telle approche nous aidera Ă  accĂ©lĂ©rer la mise en application sur le terrain des travaux de recherche. Les structures traditionnelles prennent souvent trop de temps. Â»

L’Ifsttar propose un programme spĂ©cial Ă  l’UniversitĂ© Gustave Eiffel pour les Ă©tudiants qui envisagent une carrière dans le secteur de la mobilitĂ©, et travaille Ă©galement avec France MobilitĂ©s. LancĂ©e par la ministre des Transports Elisabeth Borne en 2018, l’initiative France MobilitĂ©s vise Ă  soutenir l’expĂ©rimentation, le dĂ©veloppement et la diffusion en France de toutes les innovations pour les dĂ©placements quotidiens et Ă  relancer le secteur.

Au cĹ“ur de deux initiatives majeures pour soutenir l’innovation en matière de mobilitĂ©

L’Ifsttar est partie prenante de deux nouveaux hubs dĂ©diĂ©s au transport, dont le lancement est prĂ©vu dĂ©but 2019.

Les Ă©quipes de l’institut Vedecom, de l’Ifsttar et de Transdev se sont associĂ©es pour crĂ©er mobiLAB Ă  Versailles destinĂ© Ă  soutenir l’innovation dans le secteur automobile dans les Yvelines (rĂ©gion parisienne). A partir de fĂ©vrier 2019, chercheurs et ingĂ©nieurs collaboreront et dĂ©velopperont conjointement leurs travaux sur la mobilitĂ© du futur, en mettant l’accent sur le vĂ©hicule autonome. Les Yvelines sont le premier dĂ©partement automobile français avec 45 000 emplois dans le secteur, dont 15 000 chercheurs.

ZOOM sur le mobiLAB

Transpolis est une nouvelle plateforme technologique, de recherche et d’essais dĂ©diĂ©e Ă  l’innovation en matière de mobilitĂ© dans la rĂ©gion Auvergne-RhĂ´ne-Alpes. Avec 45 partenaires publics et privĂ©s, dont Bouygues, membre de Futura-Mobility, elle explorera des domaines tels que les systèmes de transport dans la ville en rĂ©seau (oĂą tous les systèmes urbains tels que les rues, l’approvisionnement en eau, la surveillance et le transport seraient reliĂ©s), l’attractivitĂ©, la sĂ»retĂ© et la sĂ©curitĂ© des systèmes de transport (y compris le confort des usagers), les systèmes de transport innovants, avec une attention particulière Ă  la connectivitĂ© et l’autonomie.

S’inspirer de la nature

A propos des recherches de l’Ifsttar dans les domaines du gĂ©nie gĂ©otechnique, de l’environnement, des risques naturels et des sciences de la terre, Eric Gaume, directeur du dĂ©partement gĂ©otechnique, a dĂ©clarĂ© que la durabilitĂ© et l’Ă©conomie circulaire sont actuellement deux prioritĂ©s du dĂ©partement.

Pour amĂ©liorer la durabilitĂ© des bâtiments et des infrastructures, les chercheurs explorent l’amĂ©lioration de la conception de leur structure. Il s’agit de « rester en contact avec notre environnement, notre milieu naturel, et d’Ă©tudier le fonctionnement de leurs mĂ©canismes Â», a dĂ©clarĂ© M. Gaume.

C’est dans cette optique que s’inscrit le projet BioAdd de l’Ifsttar, qui Ă©tudie les performances mĂ©caniques de la cire d’abeille et de la forme hexagonale de l’alvĂ©ole des ruches. « Il pourrait ĂŞtre possible d’appliquer leurs procĂ©dĂ©s Ă  nos mĂ©thodes de fabrication d’additifs Â», a suggĂ©rĂ© Jean-Michel Torrenti, directeur du dĂ©partement matĂ©riaux et structures.

         BiomimĂ©tisme et fabrication d’additifs – que pouvons-nous apprendre des abeilles ?

 

Matériaux et réduction des impacts

DĂ©crivant l’Ă©conomie circulaire comme « un sujet Ă©mergent important Â», M. Torrenti a Ă©voquĂ© le projet expĂ©rimental de collaboration E3S en cours Ă  Châtenay-Malabry, en rĂ©gion parisienne.

Partie intĂ©grante d’un projet de nouvel Ă©co-quartier en construction entre 2017 et 2024, E3S a Ă©tabli quatre prioritĂ©s de dĂ©veloppement urbain durable : de faibles Ă©missions de carbone, la nature dans la ville – incluant l’agriculture urbaine et la biodiversitĂ© –, les nouvelles utilisations – notamment les services urbains et numĂ©riques –, l’Ă©conomie circulaire.

« Tous les matĂ©riaux de construction de ce quartier sont recyclĂ©s Ă  100% sur place Â», a dĂ©clarĂ© M. Gaume. « L’idĂ©e derrière cette approche E3S est de prĂ©server les ressources et de trouver des moyens de rĂ©duire l’impact des matĂ©riaux utilisĂ©s pour les bâtiments et les infrastructures. Â»

« C’est pour cela que l’Ifsttar aime travailler avec des matĂ©riaux gĂ©nĂ©ralement considĂ©rĂ©s comme bas de gamme, plutĂ´t que des matĂ©riaux de haute qualitĂ© Â», a ajoutĂ© Mme Jacquot-Guimbal. « L’utilisation de matĂ©riaux qui, en thĂ©orie, ne sont pas utilisables, fait partie de notre dĂ©marche de dĂ©veloppement durable. »

Collaborer avec l’industrie tout en conservant son indĂ©pendance 

En ce qui concerne la relation entre la recherche et l’entreprise, l’approche de l’Ifsttar diffère de celle rencontrĂ©e par Futura-Mobility lors de son voyage en AmĂ©rique du Nord, en mai 2017.

L’universitĂ© de recherche publique McGill de MontrĂ©al et le laboratoire d’apprentissage machine (MILA) de l’UniversitĂ© de MontrĂ©al pourraient ĂŞtre comparĂ©s respectivement Ă  l’UniversitĂ© Gustave Eiffel et Ă  l’Ifsttar. Mais les deux organisations canadiennes reconnaissent et accueillent ouvertement le soutien financier des groupes de l’industrie.

Au MILA, la recherche fondamentale est financĂ©e par des fonds publics. La recherche appliquĂ©e est, elle, financĂ©e par des fonds privĂ©s, mais les chercheurs sont libres d’accepter ou non le selon le sujet proposĂ© par l’entreprise.

À McGill, le financement de la recherche est classé en trois catégories :

  • Subvention de recherche : tout ou partie du financement provient d’un organisme du secteur public.
  • Contrat de recherche : financĂ© uniquement par l’industrie.
  • Chaires de recherche industrielle : une entreprise peut travailler en Ă©troite collaboration avec un chercheur universitaire.

« Nous ne suivons pas le système amĂ©ricain Â», a dĂ©clarĂ© Mme Jacquot-Guimbal, Ă©voquant l’importance du maintien de l’indĂ©pendance financière. « Avec 80 % des activitĂ©s de l’Ifsttar financĂ©es par des subventions, qui paient nos salaires et nos frais de fonctionnement, et 20% par des contrats avec l’industrie, nous ne sommes pas obligĂ©s d’accepter chaque contrat juste pour continuer Ă  fonctionner. Nous travaillons sur des questions sociĂ©tales parce qu’elles sont aussi valables que celles qui viennent du monde des affaires. Â»

En mĂŞme temps, elle a assurĂ© que l’Ifsttar n’est en aucun cas fâchĂ© avec les entreprises ! « Bien sĂ»r, ils ont le droit de participer Ă  la recherche et il est important que notre travail leur soit utile. Mais nous devons garder le contrĂ´le. Â»

De gauche à droite : Hélène Jacquot-Guimbal, directrice générale de l’Ifsttar et Joëlle Touré, déléguée générale de Futura-Mobility