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Conviction # 8
Conviction # 8
La transition vers une mobilité responsable exige des politiques publiques d’ampleur
Des offres de mobilité plus propres pour l’environnement et plus saines pour la santé existent déjà ou sont sur le point d’être mises sur le marché. Elles sont la plupart du temps dans une phase pré-industrielle : elles n’ont donc pas encore atteint l’optimum de production qui leur permette d’être une alternative économique intéressante. C’est le cas par exemple de la voiture électrique et à hydrogène.
Développer une mobilité durable implique également la mise en place d’un système complet en termes d’infrastructures et de législation : sans bornes électriques, sans stations à hydrogène, sans pistes cyclables, sans voies réservées aux bus rapides, sans incitation au partage des véhicules autonomes… point de développement de modes de transport plus responsables sur les routes, les rails, les mers ou dans les airs.
À l’instar des énergies renouvelables qui sont finalement devenues compétitives, des offres de mobilité plus responsables pourraient peut-être finir par envahir le marché à terme. Mais l’urgence climatique ne nous permet pas d’attendre que ces solutions s’imposent d’elles-mêmes ! Elles doivent être encouragées par les pouvoirs publics.
L’innovation en termes de transports constitue en effet un champ de travail majeur pour les États et les collectivités locales. La facilitation des expérimentations est un facteur clé d’accélération de la mise en marché de solutions nouvelles. L’Union Européenne, et la France en particulier, a actuellement une place de leader dans les industries de la mobilité. Elle pourrait perdre cet avantage compétitif si elle ne démontre pas plus encore sa capacité à faciliter et encourager l’innovation.
Les mesures incitatives sont clés pour faciliter la transition écologique aussi bien que les signaux de marché pour intégrer les impacts environnementaux au sein des offres actuelles. L’accélération de cette transition nécessite, de la part des pouvoirs publics, d’orienter des moyens financiers très importants aux nouvelles mobilités, en attendant qu’elles aient atteint leur équilibre économique et deviennent compétitives d’elles-mêmes.
Ainsi, il n’y aura de mobilité durable et inclusive que si les instances publiques s’emparent de l’ensemble des champs de mobilité. Cela passe par des autorités organisatrices de transports ayant autorité sur un territoire homogène (une métropole par exemple et non chacune des villes la composant) et l’ensemble des modes de transports, individuels et collectifs, pour trouver des optimums : transports scolaires, de marchandises, véhicules d’urgence, nouvelles mobilités, etc. Cela passe avant tout par l’adoption d’une politique publique visionnaire et d’une régulation qui permette à la fois de promouvoir l’innovation et d’encourager le déploiement à grande échelle de solutions de mobilités responsables et accessibles à tous.
CHIFFRES CLÉS
0
voitures émettant des gaz à effet de serre vendue en 2030, c’est le pari de la ville d’Amsterdam.
800 000
véhicules à pile à combustible hydrogène visés par le Japon en 2030.
9
lignes de pistes cyclables relieront les grands pôles d’Ile-de-France dans le futur Réseau Express Régional Vélo.
REGARD D'EXPERTE
Joëlle Touré
ILLUSTRATIONS
Singapour a anticipé l’arrivée des voitures autonomes
Le ministère des Transports de Singapour a lancé dès 2014 le comité CARTS — Committee on Autonomous Road Transport for Singapore — dont l’objectif est de « tirer parti de la technologie des véhicules autonomes pour notre système de transport terrestre (…) afin de faire de Singapour une ville encore plus durable et plus vivable ».
Riyadh Development Authority : intégrer les transports dans une problématique globale
Pour faire face au problème de congestion de la capitale saoudienne où la voiture est reine, le gouvernement a chargé l’autorité de développement de Riyad de trouver des solutions durables qui soient intégrées au plan de développement de la ville.
A Rotterdam : gagnez de l’argent en évitant les embouteillages !
Afin de fluidifier le trafic, la ville de Rotterdam a préféré la récompense à la contrainte : les automobilistes qui ne prennent pas leur voiture aux heures de pointe sont rémunérés. Expérimenté depuis 2010 dans la ville hollandaise, le système a permis de réduire le trafic de 5 à 10 %.
NOUVELLE
Crise de l’impossible
Et si demain,
les véhicules transportaient
au minimum deux personnes ?
L’économie de l’attention s’apprête à transformer le business model de la mobilité
Des innovations viendront rapidement bousculer la mobilité ou l'immobilité…